Les yeux bleus du collègue(à Daniel D.)
Un jour nous nous sommes demandés,lorsqu'il avait rejoint Cavalaire dans une voiture de location,commet Avis avait bien pu confier u véhicule à un homme qui avait dû la laisser au bas d'une allée pentue,incapablede faire un démarrage en côte,et avait dû la monter en butant sur chaque obstacle.Déjà,l'année précédente,nous avions tout compris de son état.En retard pourl'accueillir en gare de Toulon,nous l'avons vu fouiller en tremblant dans son portefeuille pour y chercher notre numéro de téléphone et c'est d'un pas hésitant qu'il se laissa conduire jusqu'à notre voiture en nous laissant porter ses valises.
Cette fois c'était pire,en partant il avait oublié sa veste qu'il fallut lui apporter en gare de Fréjus sans qu'il nous remercie,peut-être envahi par la honte d'être vu dans un tel état,car il en avait bien conscience.Un jour,au bord de la piscine où cet ancien amateur de plongée sous-marine et de beaux coquillages était devenu incapable de nager,il me dit "je crois que nous nous sommes vus pour la dernière fois.Je t'enverrai mes cartes routières car elles ne me serviront plus".Il l'avait fait sans émotion apparente et quelques jours plus tard j'ai reçu un paquet postal qui les contenait toutes,sans exception.
Puis les choses suivirent leur cours fatal.