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Des nouvelles d'Henry Vray
26 mars 2013

triste printemps

La pluie,le vent,scandés par tant d'éclairs et  de roulements de tonnerre,ont fait dans mon jardin tant de ravages qu'il n'y reste que quelques modestes fleurs d'hiver bien qu'on soit déjà au printemps.C'est pourquoi j'ai voulu profiter,en  cette saison bizarre,du spectacle de la plage au bord de la mer immense.Hélas,jen'ai trouvé prés de l'eau ,de place en place,que des monceaux de graviers et ,en bordure du chemin,d'énormes tas de sable rapporté que bientôt les engins de chantier répandront pour remplacer la grève emporté par les ouragans.Ce sable est terreux.Où seront les brillants éclats de mica qui  lui faisaient mériter  le nom de plage au sable d'or?

Mais non!Je me suis trompée.Le mirage de ma mémoire me montre  à présent,sur le sable  scintillant,deux petits bonnets de marin,l'un rouge,l'autre bleu,qui détalent.Des bambins les portent;l'un trés hâlé,l'autre presque pâle,ils pataugent dans les flaques en riant,puis un coup de vent emporte leurs chapeaux vers l'horizon.En cherchant à les repêcher;ils s'éloignent du bord,Je les vois flotter au gré des vagues,puis ils disparaissent,sûrement noyés.

C'est alors que des pleurs d'enfant me font tourner la tête.Cette fois,c'est une bébé qui hurle dans son landau que pousse une petite jeune femme brune.Elle cherche à le rassurer,car il a peur de la mer.Puis cette image se brise,je ne vois plus qu'une voiture,avec,écrasée sur le volant,la tête de la jeune femme..Tout à disparu,de cette jeune mère,de ses trois enfants.Ilne reste plus,fiché dans le sable,qu'un énorme tronc d'arbre venu d'on ne sait où.Peut-être a-t-il été jeté là par des flots furieux aprés avoir navigué longtemps sur des fleuves,sur des mers,aprés avoir été arraché à la terre pour porter le gréément d'un navire?Je n'emploierai pas pelle  ni rateau pour déterrer ces souvenirs qui me brisent le coeur.Tous sont partis,le bonnet blanc,le bonnet rouge,le bébé qui hurle de peur  dans son landau et la jeune femme qui le pousse en tentant de le rassurer.Les enfants sont des hommes,aujourd'hui devenus pères.La jeune femme  repose dans une urne discrète.

"O douleur,le Temps mange la vie,et l'obscur ennemi qui nous ronge le coeur du sang que nous perdons croît et se fortifie".Ce n'est pas moi qui ledis,c'est Baudelaire.

France

 

 

 

 

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